GUIL e BIKE
Publié le 01 Octobre 2015
La commune de Guillestre fut novatrice dans le domaine du vélo électrique. L’une des toutes premières à croire en son potentiel elle a voulu en faire plus qu’un simple outil de loisir touristique. Grâce à elle une activité économique est lancée : Guil e Bike.
Un projet de développement de territoire
Suite au projet européen Poïa soutenu par le Parc Naturel Régional du Queyras, la commune de Guillestre hérite de 40 vélos à assistance électrique en 2012. Des Vélos Tous Chemins qui vont être gérés par un chargé de mission engagé à cet effet par l’Office de Tourisme, Damien Juhen. La volonté a été immédiatement de faire de ce parc de vélos plus qu’une attraction touristique et d’en faire profiter la population en l’invitant à adopter des modes de déplacement doux.
Peu à peu le projet se développe et connait le succès. La commune envisage alors de placer l’activité en Délégation de Service Public ce qui est fait en avril 2015.
Ce sont Damien Juhen, également accompagnateur en montagne, Cyril A’ch, accompagnateur en montagne, et David Puy, hébergeur local, tous brevetés et certifiés pour la compétence « vélo », qui reprennent ensemble l’activité économique sous le nom de la société Guil e Bike. Ils désirent en faire un projet de développement de territoire. Le service de location monté par la commune représente au printemps 2015 environ 60% de l’activité. Pour 50 €/mois, les habitants de Guillestre peuvent se déplacer en vélo électrique pour faire leurs trajets quotidien, domicile/école/travail. Mais les 3 acolytes, de par leur métier respectif, veulent également développer l’attractivité touristique. Ils investissent donc dans une vingtaine de Vtt électrique qui permettent d’emprunter les chemins de montagne. Ils les proposent soit en location sèche, 20 €/journée, pour réaliser différents parcours de 1 à 3 h, dont le guide est disponible à l’Office de Tourisme, soit en balade accompagnée. La société met également à disposition des sièges et des remorques pour que les jeunes enfants puissent être de la promenade.
« Les balades les plus demandées, mises à part celles du guide, sont celles du col Agnel et du col Izoard, voire la grande boucle par Briançon avec l’emprunt d’une seconde batterie, explique Cyril A’ch. La clientèle est extrêmement variée. Pour les locaux cela va de 30 à +65 ans, pour la population touristique il y a beaucoup de familles avec de jeunes enfants et de couples 50/65 ans. Souvent le Monsieur fait du vélo régulièrement et Madame profite de l’occasion pour pouvoir le suivre. La demande Vtt est plutôt celle de groupes d’amis et de personnes qui n’imaginaient pas pouvoir accéder à la montagne en vélo ! Et ils reviennent ! Le cap physique est dépassé grâce à l’assistance électrique, ils n’en reviennent pas et la formule que l’on entend le plus souvent c’est : « C’était génial ! » Le plaisir est là ! Encadrée, la balade Vtt permet une immersion totale en pleine nature mais rassurante. Car l’image du Vtt fait peur, jugé trop sportif, trop dur, trop technique… Alors que c’est faux ! »
Cette 1ère saison touristique a plutôt bien fonctionné pour Guil e Bike, +900 locations et 20 à 30 personnes/semaines ont demandé les sorties encadrées. 1ère saison et donc saison test, Cyril en voit déjà les imperfections alors que l’arrière-saison se termine doucement. « Faute de temps nous sommes passés à côté de la clientèle étrangère en mai et juin, il faudra faire traduire toute notre documentation, etc. Septembre est un bon mois car les offres sont plus rares et la clientèle se recentre sur ce qui existe encore. Là encore il faudra que nous adaptions notre proposition au public étranger et de séniors. »
Quant à la location longue durée en direction des guillestrois elle fonctionne très bien. Depuis 3 ans la proposition est connue et de plus en plus adoptée, les 40 vélos sont tous loués ! Pour aller plus loin Guil e Bike veut étendre son champ d’action de location longue durée au Queyras.
Le projet d’avenir de ces 3 partenaires est de développer le territoire au travers de cette activité économique. Leur souhait serait de fédérer les acteurs de l’activité afin de rendre l’offre Guillestrois/Queyras cohérente.
« C’est difficile, avoue Cyril, les différents prestataires sont méfiants, tout le monde a peur de se faire manger pas son voisin… Et puis il y a plusieurs philosophies dans le métier. Pour nous les gens doivent d’abord passer un bon moment, ils sont en vacances, leur accueil est fondamental, notamment celui des étrangers en parlant à minima l’anglais. »
Cette fédération permettrait de mutualiser les moyens, celui de la communication par exemple, devenant plus professionnelle à moindre coût, en se structurant pour mieux travailler les sorties pourraient être plus rentables tout en faisant évoluer les offres pour faire évoluer l’activité elle-même.
Guil e Bike voit loin, un projet avec le Piémont est en gestation avec différents partenaires pour créer une offre de séjours itinérants…
Claudine Fouque